lundi 2 février 2009

Grammaire Meigret 1550

Louis Meigret est né à Lyon en 1510 et y est mort en 1558. Malgré le fait qu’il soit mort si jeune, Meigret a réalisé beaucoup de choses par rapport à la langue française. Il fut un grand grammairien et un réformateur de la langue française de la Renaissance. Il a écrit en 1550 la première grande grammaire du français que nous allons traiter un peu plus loin. Louis Meigret a été un défenseur de la réforme de l’orthographe française, qu’il a cherché tant bien que mal à simplifier en proposant notamment des symboles nouveaux en favorisant ainsi une orthographe phonétique.

Le XVIe siècle est celui de la Renaissance, époque de grand développement, tant sur le plan des technologies que sur le plan des découvertes. Ce siècle est une période très prospère pour les bourgeois et les aristocrates, malheureusement le petit peuple, lui, vit une grande misère. Sur tous les plans, cette époque est marquée par la dominance de l´Italie. Cette dernière a, de par sa domination, énormément influencé la France et sa langue. D´ailleurs à la cours, on s’exprime autant en italien qu’en « françois ». Les coutumes et la mode italiennes sont très courues.

C’est donc à cette époque que les grammaires commencent à proposer des termes tels que « conjugaison, adjectifs, terminaison… » Meigret a publié son Tretté de la grammaire francoeze, première grammaire française en français, en 1550, il voulut amener une écriture collée au langage qui refléterait la réalité de l'emploi de la langue. Ainsi nous écririons comme nous parlons. La graphie qu'il proposait était très singulière comme nous le démontre l'extrait suivant.

[J]e suys asseuré q’une bone partíe de çeus qi s’ęn męlet, sont si fríans de suyure le stile Latin, ę d’abandoner le notre, qe combien qe leur’ parolles soęt nayuemęnt Françoęzes : la maouęz’ ordonançe rent toutefoęs le sens obscur, auęq vn gran’ mecontęntemęnt de l’oręlle du lecteur, ę de l’assistęnçe. De vrey si nou’ consideron’ bien le stile de la lange Latin’ ę celuy de la notre, nou’ lę’ trouuerons contręres en çe qe comunemęnt nou’ fęzons la fin de claoz’ ou d’un discours, de çe qe lę Latins font leur comęnçemęnt : ę si nou’ considerons bien l’ordre de nature, nou’ trouuerons qe le stile Françoęs s’y ranje beaocoup mieus qe le Latin. Car lę’ Latins prepozent comunemęnt le souspozé ao vęrbe, luy donans ęn suyte le surpozé.

Mais la grammaire selon Meigret a été rejetée de façon presque unanime. C'est tout de même à Meigret que nous devons l’emploi des adjectifs « français » et « française », à la place de « françois » et « françoise ».


Référence: http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/francophonie/HIST_FR_s5_Renaissance.htm

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